lundi 19 mars 2018

Maintenance predictive : ce qu'il faut éviter ...

     Mal choisir ses indicateurs, imposer ses standards… André Montaud, directeur de Thesame Tech et innovation et Guillaume Lecuyer, directeur marketing produit Visiativ estiment qu’il y a sept erreurs à ne pas commettre lorsque l’on passe à la maintenance prévisionnelle.


     Avec l’industrie du futur, la vague du numérique, tel un tsunami puissant, déferle sur les usines… C’est du moins ce que pourraient nous laisser croire des communications toutes plus brillantes les unes que les autres, au moins en arguments marketing ! Du PowerPoint au "case study", tout y passe pour que la "old factory" soit aussi has been que le vinyle de nos jeunes années. Et pourtant, en bon décideur, tout dirigeant doit savoir raison garder et se poser les bonnes questions. Basculer du jour au lendemain dans le futur peut exiger des investissements colossaux, aussi bien financiers qu’humains, auxquels bon nombre de sociétés ne pourraient résister. Pire, il n’est pas évident que bruler son cash pour une telle aventure soit réellement pertinent.
     Les entreprises, et pas uniquement les PME, ne sont pas obligatoirement bien armées pour digérer ce monde digital. Entre Big Data, IoT, IA, Cloud et autres jargons dont sont friands nos chers geeks, il est facile de perdre son latin d’où des blocages souvent préjudiciables, y compris pour des projets où le R.O.I est avéré. C’est le cas pour la maintenance prédictive. Dans les usines, les entrepôts, sur les machines ou engins mobiles, le mot d’ordre général est la D.I.S.P.O.N.I.B.I.L.I.T.E . Parallèlement les systèmes de production deviennent de plus en plus complexes tout en devant répondre à des enjeux de flexibilité. Dans de nombreux marchés où l’hyper-croissance a fait place à la maturité, où la qualité est devenue un standard et l’innovation un élément différentiant obligatoire, la recherche de gain de productivité passe entre autres par la maintenance prédictive. L’optimisation des opérations d'entretien et des arrêts accidentels est source d’économie et de satisfaction client.
     Trois grands domaines sont particulièrement impactés :
• En amont de la production : prédiction temporelle et géographique des pannes
• Pendant la production : réduction des temps d’immobilisation, de non qualité et de stock de pièces de rechange
• En aval de production : anticipation des retours sous garantie et planification des opérations
     L’arrivée de l’IoT (Internet des objets) et plus généralement des capteurs communicants apporte une solution technologique à la génération massive de données de contrôle, permettant d’anticiper les pannes par analyse statistique et génération de modèles prédictifs. Encore faut-il ne pas se tromper dans les solutions à adopter ! C’est une occasion de se pencher sur les sept péchés capitaux de la maintenance prédictive pour éviter qu’ils ne se transforment en péchés mortels !

1- Vouloir imposer ses standards 
     Un des gros écueils aujourd’hui est la difficulté d’accès aux données et aux commandes dites profondes des machines. Le nombre de systèmes propriétaires, s’il peut s’expliquer dans une logique de barrière à l’entrée pour les concurrents, est aujourd’hui un frein à la maintenance prédictive pour des systèmes complexes. Des standards de communication et de formats des données sont un des enjeux majeurs de l’industrie du futur.

2- Se jeter désespérément dans la technologie
     Bien réussir son projet de maintenance prédictive, c’est d’abord et avant tout du bon sens et pas des choix de technologies. Quels sont les secteurs critiques ? Quels sont les impacts sur la production ? Quel effet sur les équipes en atelier et sur le client ? Quel risque sur les délais d’approvisionnement des pièces de rechange ? Autant de questions que l’on doit d’abord se poser afin de décider ce qu’il faut mettre sous contrôle.

3- Mal choisir ses indicateurs 
     Cela semble évident, et pourtant c’est probablement l’un des points les plus délicats. IL FAUT PRIORISER ! "Que contrôler et surtout où contrôler ?" peut amener au meilleur et au pire des résultats. Plus encore, la facilité relative d’installation de l’IoT peut amener à un suréquipement ayant deux conséquences majeures : un trop grand bruit de fond noyant les données pertinentes et un R.O.I. qui s’allonge démesurément.

4- Se limiter à ce que l’on connait
     C’est peut-être un des points les plus dérangeants pour les spécialistes de maintenance car cela fait obligatoirement sortir de sa zone de confort. Si les arbres de défaillance et autres AMDEC sont totalement maîtrisés, il n’est pas rare que de nouvelles manières de détecter des défaillances potentielles apparaissent en croisant des données "improbables" et sans lien évident. La grande masse de données disponibles par le Big Data permet de faire apparaître des signaux faibles. Mieux encore, au fur et à mesure que les données s’accumulent dans des environnements très différents, de nouveaux modèles de défaillance plus raffinés voient le jour dans un cercle vertueux de progrès.

5- Croire que cela ne coûte rien
     Là encore, la maintenance prédictive doit faire ses preuves. On vend une promesse sur le futur, mais cette promesse a un coût opérationnel au-delà de la partie technologique. Que cela soit internalisé ou externalisé, le passage par des data scientists est à minima probable, pour ne pas dire obligatoire. Ces coûts induits doivent être mis en regards des cours de non qualité. Comme précédemment, le choix du prédictif face au préventif doit être systématiquement comparé pour éviter les dérives économiques.

6- Croire que cela est invendable 
     La maintenance prédictive crée une toute autre relation entre le client et le fournisseur, avec un service qu’il faut à la fois valoriser et marketer. Pas sûr que les forces de vente amenées à vendre du produit physique soient programmées pour vendre du virtuel. Pas sûr que les forces de vente de services soient naturellement aptes à se confronter aux technologies physiques. Des modules de formation sont indispensables pour ces nouveaux métiers.

7- Se prendre pour Superman 
     Si le numérique se traduit fondamentalement en 0 et en 1, en oui ou non, en blanc ou noir, le monde réel offre, par nature analogique,  toutes les couleurs de l’arc en ciel. La maintenance prédictive associée au big data est la confrontation de ces deux mondes, discontinu pour le digital et continu pour le physique. Dit autrement, la maintenance prédictive est une véritable école d’humilité. Elle apprend à travailler avec de multiples compétences car personne ne détient à lui seul la vérité. C’est sans doute cela la conclusion de ce billet d’humeur : la maintenance prédictive est à nos portes, fringante et attirante. Elle devient économiquement accessible et souhaitable. Mais elle demande aussi que nous revoyions nos standards et oublions beaucoup de nos préjugés.
Un vrai purgatoire pour un futur paradisiaque.
André Montaud, directeur de Thesame Tech et innovation et Guillaume Lecuyer, directeur marketing produit Visiativ.
(Article de l’Usine Nouvelle du 17/03/18)

Bonne maintenance
Alain Seketa

vendredi 16 mars 2018

connaissez-vous ce site internet spécialisé maintenance?...

C'est avec plaisir que nous faisons sur notre blog un peu de publicité pour un site Internet dédié à la maintenance :


La maintenance industrielle, un marché porteur en termes d’emploi...


     Le marché de la maintenance est porteur. Les industriels sont en recherche permanente de profils de techniciens de maintenance et d’ingénieurs, difficiles à trouver. Afin de faciliter la mise en relation, un site dédié au recrutement sur ces métiers propose de réunir au même endroit l’offre et la demande.
     Lancé en septembre 2013 par deux entrepreneurs de la région paloise, Emploi-MaintenanceIndustrielle est un site internet de diffusion d’offres d’emploi spécialisé.
     L’idée de lancer cette plateforme internet de mise en relation directe entre industriels et candidats est née d’un constat terrain : « J’ai moi-même souvent été confronté à ce casse-tête lorsque j’étais responsable maintenance chez Rhône Poulenc Rhodia et ensuite à la direction de PME industrielles » explique Miroslav Lukic, co-créateur du site.
Le travail de référencement auprès des moteurs de recherche, de présence à des salons professionnels et étudiants, d’interventions en conférence et de création d’un réseau avec les écoles fait la notoriété et la succès de cette plateforme. Il affiche aujourd’hui un trafic de 12.000 visites par mois et plus de 2.500 CV qualifiés dans la Cvthèque.

     Des entreprises comme EDF, SNCF, ELIS, Fives utilisent les services de ce jobboard depuis plusieurs années maintenant. Les candidats peuvent aussi consulter les annonces de PME industrielles qui gagnent en visibilité grâce à ce site.

     En recherche d’un nouveau challenge ? Rendez-vous sur Emploi-MaintenanceIndustrielle.com pour découvrir les dernières offres ou déposer votre CV !



Bonne maintenance
Olivier

lundi 29 janvier 2018

Création d'entreprise : l'exemple d'un ancien de la maintenance de Cléon


Voilà un article tiré des Echos, sur une création d’entreprise par Monsieur Diop , ancien de Renault que certains d’entre nous avons connu à la maintenance de Cléon.

Un savoir-faire, de l’audace, une réussite

« Quand Mamadou Diop a créé « MDI Technologies » en janvier 2015 dans sa cuisine, il n’imaginait pas annoncer, trois ans plus tard, un plan de recrutement de 50 salariés s’ajoutant à la centaine de personnes déjà embauchées. En misant sur la prestation de services en ingénierie, l’ancien chargé d’affaires en automatisme et robotique de Renault Cléon, passé par le techno-centre Renault de Guyancourt, avait vu juste. Après un premier contrat avec Renault Sandouville, une pluie de demandes est arrivée sur son bureau. Mamadou Diop a ajouté fin 2016 une autre corde à son arc en ouvrant un bureau d’études. « Le fait de pouvoir assurer les deux activités de prestataire de services et de bureau d’études nous distingue de nos concurrents qui sont soit l’un soit l’autre. Cela nous permet de répondre à deux types de besoins d’un client en même temps », analyse-t-il. C’est d’ailleurs le cas avec Renault Bursa en Turquie, où MDI Technologies intervient au titre de ses deux métiers pour mettre en place la ligne de fabrication de la future Clio 5. Ce sont surtout des automaticiens, roboticiens, techniciens de maintenance, électrotechniciens et chefs de projet (qualité, logistique, environnement) qui vont être recrutés par MDI Technologies. Ils seront mis à disposition in situ chez des industriels pour des interventions d’usinage, de montage et d’installation ou travailleront sur des missions d’audit de process, de conception de machines, de modification de lignes d’assemblage ou d’ergonomie de postes de travail.

Diversification

Si elle reste très tournée vers l’automobile, qui représente 75 % de son chiffre d’affaires de 5 millions d’euros, la jeune PME du tout nouveau quartier Luciline à Rouen a commencé à se diversifier. Révima, le spécialiste de la maintenance aéronautique de Caudebec-en-Caux (Seine-Maritime), lui a confié l’amélioration de ses process et le groupe Aptar, situé au Vaudreuil (Eure), la mise au point de moules plastique pour dispositifs pharmaceutiques. L’entreprise assure le prémontage et les essais des automatismes et autres robots dans ses ateliers techniques installés sur le technopole du Madrillet, à Rouen. Elle s’est dotée d’une agence et d’un bureau d’études à Bursa (Turquie) et à Tanger (Maroc) pour être au plus près des usines Renault qui s’y trouvent. Sur sa feuille de route pour 2018, Mamadou Diop a inscrit 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. »

Comme quoi , en partant d’une activité d’automatisation au sein d’un atelier de Cléon qui avait lancé l’étude et la réalisation de chariots filoguidés pour le site même de Cléon ( puis pour d’autres sites de Renault) , Monsieur Diop a réussi à créer sa propre entreprise d’ingénierie qui se développe, crée de l’emploi et qui est promise à un bel avenir.
Bonne maintenance

Olivier