« La capitalisation, c’est
un trésor à transmettre »
« C’est
le passage de l’expérience à la connaissance partageable » (P.Zutter)
Avec un turn-over du personnel qui peut être important dans certaines
entreprises, les départs en retraite, la sous-traitance de certaines activités,
le nombre de projets croissant, l’environnement complexe, incertain, et de plus
en plus concurrentiel… la capitalisation est une démarche importante et
nécessaire pour une entreprise.
La capitalisation d’expériences doit être :
1)Rigoureuse
C’est un travail qui part de la pratique, pour enrichir la pratique. La capitalisation doit permettre de tirer des enseignements de l’expérience qui puissent servir à des interventions ultérieures.
Les pannes d’une machine, d’une installation suivent en général la loi des 80/20. 80% des pannes sont les mêmes et se reproduisent dans le temps. Mais dans ces 80% il y a des pannes « vicieuses » qui ont été particulièrement perturbantes pour la fabrication, aussi bien en temps d’arrêt (diagnostic long, erroné…) ou en temps de réparation important ( échange d’un réducteur, ou d’un organe nécessitant de lourds moyens de manutention…) qu’en coût (perte de production, main d’œuvre passée, pièces de rechange, prestation extérieure..).
C’est un travail qui part de la pratique, pour enrichir la pratique. La capitalisation doit permettre de tirer des enseignements de l’expérience qui puissent servir à des interventions ultérieures.
Les pannes d’une machine, d’une installation suivent en général la loi des 80/20. 80% des pannes sont les mêmes et se reproduisent dans le temps. Mais dans ces 80% il y a des pannes « vicieuses » qui ont été particulièrement perturbantes pour la fabrication, aussi bien en temps d’arrêt (diagnostic long, erroné…) ou en temps de réparation important ( échange d’un réducteur, ou d’un organe nécessitant de lourds moyens de manutention…) qu’en coût (perte de production, main d’œuvre passée, pièces de rechange, prestation extérieure..).
C’est ce genre de panne
qu’il faut éviter de retrouver et dans la vie de la machine ou de
l’installation, et dans les futures machines identiques.
Quand on pose la question : « Dis-moi ce qui ne va pas sur cette machine », les intervenants ne se souviendront pour la plupart, que des dernières pannes ou seulement des petits tracas quotidiens « avec lesquels on vit »…Mais si l’on pose la question : « on doit refaire une machine identique à celle-ci, que doit-on éviter de reproduire ? » on n’aura qu’une liste incomplète et fausse du vécu, associée à des mémoires défaillantes et sans analyse quantifiée, formalisée.
Quand on pose la question : « Dis-moi ce qui ne va pas sur cette machine », les intervenants ne se souviendront pour la plupart, que des dernières pannes ou seulement des petits tracas quotidiens « avec lesquels on vit »…Mais si l’on pose la question : « on doit refaire une machine identique à celle-ci, que doit-on éviter de reproduire ? » on n’aura qu’une liste incomplète et fausse du vécu, associée à des mémoires défaillantes et sans analyse quantifiée, formalisée.
2) Permanente
Elle se fait normalement en cours d’action, en continu, lors de jalons projets, lors de retours d’interventions. Il ne faut pas attendre trop longtemps pour rédiger quelques lignes qui reprendront, par exemple, les raisons d’un arrêt long très perturbant, l’analyse des causes qui en a été faite, les modifications apportées. « Le meilleur moment, c’est tout de suite ». C’est dans la pratique quotidienne de leur activité que les personnels de maintenance doivent sauvegarder les connaissances acquises durant les dépannages, les retours d’expérience après une révision générale ou un important démontage, partager les savoir-faire correspondant à une technologie de pointe…
Elle se fait normalement en cours d’action, en continu, lors de jalons projets, lors de retours d’interventions. Il ne faut pas attendre trop longtemps pour rédiger quelques lignes qui reprendront, par exemple, les raisons d’un arrêt long très perturbant, l’analyse des causes qui en a été faite, les modifications apportées. « Le meilleur moment, c’est tout de suite ». C’est dans la pratique quotidienne de leur activité que les personnels de maintenance doivent sauvegarder les connaissances acquises durant les dépannages, les retours d’expérience après une révision générale ou un important démontage, partager les savoir-faire correspondant à une technologie de pointe…
3) Formalisée
« Les écrits restent »
Les connaissances à capitaliser doivent être explicitées, puis formalisées. Le recueil des informations permettant de décrire et d’illustrer ce qui a été identifié, l’organisation, les supports, l’archivage… doivent être correctement définis.
« Les écrits restent »
Les connaissances à capitaliser doivent être explicitées, puis formalisées. Le recueil des informations permettant de décrire et d’illustrer ce qui a été identifié, l’organisation, les supports, l’archivage… doivent être correctement définis.
Exemple de démarche :
Après chaque arrêt long (dont le seuil est à définir) un groupe de travail de 3
personnes (intervenants et Méthodes maintenance) remplit le formulaire
d’incident majeur. Après avoir indiqué les causes (détectées, analysées) et les
remèdes employés (modifications…) ce groupe de travail doit remplir la case
« capitalisation ». Une copie de ce formulaire est ensuite rajoutée
au dossier machine.
Le support informatique peut être une base de données du type ACCESS ou de
simples tableaux EXEL. C’est le cas quand la capitalisation s’intègre à la
démarche TPM. Ce support à l’avantage d’être simple d’utilisation (accessible à
tous les intervenants, les mises à jour et les sauvegardes faciles) mais aussi
transférable d’un secteur à un autre. Ce qui permet au personnel de maintenance
de communiquer des retours d’expérience à d’autres sites différents qui utilisent aussi le même
type de matériel, les mêmes technologies…
La démarche de formalisation peut se faire de 2 manières différentes :
elle peut être conduite par une seule personne (Méthode maintenance par
exemple) qui recueille les données auprès des experts ou des intervenants et
qui les formalise ensuite, ou par auto-capitalisation par les collaborateurs
eux-mêmes.
La capitalisation est l'affaire de tous:
Le savoir appartient et se trouve auprès de ceux qui sont les acteurs
de l’action. Il appartient au responsable de maintenance d’animer son équipe
pour que chacun se sente responsable du savoir qu’il peut transmettre. Ce n’est
pas seulement l’affaire d’un service ingénierie ou du GATM (groupe d’assistance
technique maintenance) de l’atelier. C’est valoriser ce que l’on sait faire,
c’est modéliser les savoirs pour ne pas les perdre.
La
capitalisation est d’abord locale. Elle
est pratiquée au niveau atelier, par les intervenants les plus proches
des installations. Mais dans des entreprises suffisamment grandes pour avoir
plusieurs sites de production plus ou moins identiques, la capitalisation doit
« rayonner » sur l’ensemble des secteurs. C’est un des objectifs des
« Clubs Métiers » chez RENAULT.
Un Club Métier est une instance regroupant, trimestriellement, les responsables maintenance d’un même métier des différents sites, instance de réflexions et d’élaborations de propositions orientées sur les performances industrielles du métier. A partir d’une base de données d’indicateurs, elle identifie les points durs, les « best practices », propose des standards du métier, les cibles de performances et de coûts, les organisations, les objectifs du métier. Elle est pilotée par un des responsables maintenance. C’est un excellent moyen très apprécié de tous les participants pour capitaliser l’expérience de chacun et en faire part à tous. L’ordre du jour prévoit à chaque réunion, « un tour de table » spécifique pour ce partage.
Un Club Métier est une instance regroupant, trimestriellement, les responsables maintenance d’un même métier des différents sites, instance de réflexions et d’élaborations de propositions orientées sur les performances industrielles du métier. A partir d’une base de données d’indicateurs, elle identifie les points durs, les « best practices », propose des standards du métier, les cibles de performances et de coûts, les organisations, les objectifs du métier. Elle est pilotée par un des responsables maintenance. C’est un excellent moyen très apprécié de tous les participants pour capitaliser l’expérience de chacun et en faire part à tous. L’ordre du jour prévoit à chaque réunion, « un tour de table » spécifique pour ce partage.
Conclusion
Ainsi donc, la capitalisation est en maintenance une véritable richesse
qu’il convient de gérer au mieux. L’intégration de savoir-faire consolidés dans
des processus industriels améliore leur productivité et leur compétitivité.
Partager ses connaissances ne favorise-t-il pas l’autonomie, n’est-il pas
valorisant de formaliser les meilleures pratiques de l’entreprise, de les faire
progresser et de lui apporter ainsi des gains en terme de coûts, délais et de
qualité ?.
Bonne maintenance.
Olivier
Bonjour Olivier
RépondreSupprimerJ’ai lu attentivement ton dernier texte.
Il se trouve que je travaille actuellement beaucoup sur le REX en Maintenance, mais ton texte me laisse sur ma fin, car il n’oriente pas sur des Méthodes et des solutions informatiques professionnelles qui existent cependant :
Si on constate que 80% des pannes reviennent, c’est qu’on agit sur les Causes de pannes et fait du Curatif (remplacement à l’identique) et donc le défaut revient, alors il faut déjà régler ce gros problème !!!
Donc on a pas recherché les causes premières et la solution, c’est bien entendu la Méthode MAXER qui avec le Défaillogramme permet d’identifier la cause première et de concevoir avec le Logiciel DIAGDEF un REX structuré, pourquoi ne pas en parler ???
Toutes les applications bureautiques, ne sont pas des bases de données structurées et nécessitent des développements lourds alors que des applications existent… et donc par essence hétérogènes d’une entreprise à l’autre.
Les Clubs métiers c’est sûrement bien, mais pour extraire l’expérience de la tête de ceux qui savent, il faut aller beaucoup plus loin et l’extraction de la connaissance n’est pas à la portée de tout le monde !
Il faut savoir interroger, formaliser et enregistrer dans une base de REX partageable par tous. J’ai travaillé sur des systèmes experts il y a quelques années et donc interviewé de nombreuses personnes pour les transformer en règles. Je pense que tu n’a pas connu le Logiciel MIAO (Maintenance Intelligemment Assisté par Ordinateur) avec son logiciel T.REX.
Une société ARDANS, qui a une démarche spécifique et une application informatique excessivement conviviale, propose des solutions pour formaliser un retour d’expérience. Si DIAGDEF est accessible à des petites entreprises, les solutions ARDANS sont plus à destination de grands groupes.
Je n’ai pas vu dans ton texte une référence à l’utilisation du retour d’Expérience dans la conception d’un Cahier des charges de maintenance en conception..
Cordialement
Jean-Paul SOURIS
S.CONSULTANTS
5, rue des Genêts
78113 ADAINVILLE
cel : 00 33 6 80 30 56 43
tel : 00 33 1 34 87 03 73
fax : 00 33 821 469 587
www.sigmaxer.fr
Merci Jean Paul pour toutes ces remarques justes et constructives.
SupprimerCordialement
Bonjour,
RépondreSupprimerPropos très intéressant et tout particulièrement pertinent.
Merci
Dans le même domaine j'ai écrit un article sur la "capitalisation de la mémoire" dans le magazine Production Maintenance. Et un autre sur le "management des connaissances" dans le dernier numéro de Production Maintenance.
Bien cordialement
Lionnel Parant
Bonjour Monsieur Parant
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire et votre contact. ça fait plaisir d'avoir ainsi des retours.
vos articles m'intéressent et pourraient peut-être intéresser d'autres membres du club . Peut-on les publier? si oui envoyer les moi par mail.
Très cordialement
Olivier