lundi 19 septembre 2016

Ingénieur...Un métier de femme également.



     Intéressons-nous aujourd’hui aux femmes ingénieurs. Moins d'un quart des ingénieurs en France sont des femmes. Pourquoi sont-elles sous-représentées ? Comment rendre les formations attractives ? Pourquoi faire des études d'ingénieurs ?

Etat des lieux en école et en entreprise :

     Dans les écoles d'ingénieur, les femmes représentent à peine 28% des étudiant(e)s, 44% étudient la chimie, 36% l’agronomie, 16% le génie civil, mais sont ultra minoritaires dans les branches de la mécanique productique (9%) et de l’automatique électricité (9%).
     Et en entreprise ? Aujourd’hui, les femmes ne représentent que 21% des ingénieurs en poste et le taux d’insertion des jeunes femmes et des jeunes hommes ayant le diplôme d’ingénieur n’est pas le même. Et même si les femmes ingénieures jouissent d’une bonne qualité de vie, les disparités de revenu entre hommes et femmes sont notables. En effet, le salaire annuel moyen des ingénieurs hommes était l’année dernière de 72 835 euros alors que celui des femmes était de 55 947 euros, soit une différence de 30,2% !
     Ne nous voilons pas la face : l'image moyenâgeuse de la femme mère de famille, gérant son foyer d'une main de maître et laissant de côté ses études et son travail n'est pas encore tout à fait révolue. Si les études d’ingénieurs attirent de plus en plus de femmes, elles restent minoritaires et subissent parfois les réflexions déplacées de leurs collègues ou de leurs proches. Mais commençons par tuer tous les clichés que l’on connait bien :

1. "Les femmes ne sont pas aussi intelligentes que les hommes"

     « Moins tournées vers les études scientifiques les femmes en ont forcément moins dans le cerveau que les hommes. En bonnes ménagères, elles optent pour une vie au foyer ou un métier adapté à leurs capacités (coiffeuse, institutrice, secrétaire principalement) ».

     WAIT, WHAT ? Est-il nécessaire de rappeler que les capacités d'une personne diffèrent d'un individu à l'autre, sans distinction de sexe? L'intelligence ne peut être jugée. Et la pratique d'un métier n'est très certainement pas liée au niveau d'intelligence mais à l'intérêt et à la passion qu'on lui porte.

2. "Les femmes n'ont pas le temps de gérer travail et vie de famille"

     « Gérer un foyer, élever des enfants, vaquer à ses "occupations féminines", cuisiner pour son mari... cela prend du temps et une femme ne pourrait pas avoir un poste très prenant, et qui plus est, à responsabilités. Une journée n'a malheureusement que 24 heures ».

     WAIT, WHAT ? Pour contre argumenter avec un autre cliché, les femmes sont généralement mieux organisées et multitâches que les hommes. Bon, avouez-le, ce n'est pas tout à fait faux. Mais nombre de femmes arrivent à gérer leur vie personnelle et professionnelle à la fois, tout comme les hommes. À l'heure de l'équité, aucun ne devrait avoir plus de tâches à gérer que l'autre.

3. "Les femmes n'ont pas la carrure pour un haut poste"

     « Le schéma est bien connu, le patron est un homme et la secrétaire est une femme. Les postes à forte responsabilités, comme les responsables de projets, les chefs de pôle ou encore les postes de direction ne sont réservés en priorité qu'aux hommes. Les femmes sont trop fragiles et instables émotionnellement pour y accéder ou y tenir sur le long terme ».

     WAIT, WHAT ? Conditionnées dès l'enfance à s'orienter vers des métiers plus modestes que leurs confrères, les femmes ne se sentent parfois pas capables d’assurer à un haut poste. Rien n'est plus faux, cela dépend des aptitudes et de la personnalité de la personne, au cas par cas. Comme pour tout le monde, il suffit d'oser et de croire en soi.

4. "Les femmes ne sont pas logiques"

     « Rares sont les femmes dotées d'une logique et d'une soif de connaissance dans le domaine des sciences. Plus sensibles, elles sont plus sujettes à l'utopie ou à l'irrationnel. La logique ne s'appliquerait que dans le choix de leur tenue. Et encore ».

      WAIT,  WHAT ? Encore une fois, l’intelligence ne se compare pas, et le "taux de logique" ne se mesure pas. Ceux qui considèrent l'ensemble des femmes comme superficielles prouve que leur "taux d'absurdité" est à son maximum.

5. "Les femmes n'ont rien inventé"

     « Marie Curie était un exemple isolé, une exception. Les plus grands inventeurs sont des hommes, les grands progrès de ce monde sont dus aux hommes. Les femmes n'ont pas les idées ni le courage de les concrétiser ».

     WAIT, WHAT ? Les femmes qui ont l'esprit créatif et innovant, sont probablement moins mises sur le devant de la scène que les hommes. Cela n'empêche pas qu'elles existent, et qu'elles bougent le monde et le fassent évoluer - dans l'ombre ou la lumière.

6. "Les femmes n'aiment pas les sciences"

     « Les femmes sont plus attirées par les lettres, les sciences sociales, l'humain, l'esthétisme ou l'art. Les mathématiques, la physique, la chimie ou les matières techniques ne leur correspondent pas ». 

     WAIT,  WHAT ? La passion des sciences ne discrimine pas les genres : une femme peut aimer la mécanique quantique et un homme peut travailler dans le monde de la mode. L'inverse est possible aussi. Et alors?

     Nous nous sommes interrogés sur les raisons qui peuvent expliquer, qu’en 2016, le métier d’ingénieur soit encore connoté masculin. Pourquoi les filles sont-elles encore si peu nombreuses à se lancer dans l’aventure ? Quels sont les freins à la féminisation des formations d’ingénieurs? A qui incombe la responsabilité de ces disparités ? Aux étudiantes, aux professeurs, aux parents, aux politiques ?

Susciter l’intérêt des jeunes demoiselles pour les études scientifiques

     « Il ne faut jamais cesser de le dire ; l’absence des femmes dans les sciences, est très préjudiciable à notre société. La faire diminuer, c’est conduire une action indispensable pour le redressement du pays ». (Najat Vallaud-Belkacem)

     Bien sûr, comme le démontre notamment une étude réalisée par Global Contact pour Orange, quelques améliorations sont à noter : la proportion de filles dans les écoles d’ingénieurs progresse et l’engagement des entreprises sur l'égalité femmes/hommes dans le secteur scientifique et technique se concrétise. De leur côté, les hommes encouragent l’insertion et la représentation des femmes dans l'univers ingénieur.

Les entreprises recrutent

     Oui, les entreprises n’attendent que vous, femmes ingénieures ! Il suffit de lire les diverses interviews de femmes ingénieurs et d’étudiantes pour s’en apercevoir. Toutes vous parleront de la facilité avec laquelle elles ont décroché un job, toutes évoqueront la qualité de vie dont elles jouissent, toutes insisteront sur leur soif d’apprendre plus chaque jour, toutes s’amuseront de la façon dont elles ont été chouchouté à l’école. Bref, et si le vrai luxe était d’être une femme ingénieure ?

     Alors Mesdames, retenez cela :

1)      Vous allez vous faire chouchouter en école d’ingénieurs (Les filles dans les écoles d’ingénieurs sont rares. Les professeurs et les étudiants sont donc généralement plus attentifs à leurs parcours, à leurs difficultés et au fait qu’elles s’épanouissent dans leur formation d’ingénieur),

2)      Votre travail sera reconnu et valorisé,

3)      Vous ne risquez pas de connaître les mots « chômage » ou « crise », ( Les débouchés pour les jeunes diplômés ingénieurs sont importants. Les entreprises manifestent de réelles attentes et de vrais besoins. Les recruteurs sont particulièrement motivés par l’intégration de jeunes femmes ingénieures dans les équipes),

4)      Vous débuterez à un niveau de salaire élevé (Les femmes ingénieures compétentes et diplômées étant plus rares sur le marché du travail vous serez en position de force pour négocier votre salaire à l’embauche),

5)      Vous jouirez d’une vraie flexibilité (organisation du travail) (70% des femmes ingénieures sont satisfaites des aménagements sur le temps de travail et des mesures d'assouplissement de l'organisation du travail (travail à distance, horaires de travail aménagés et horaires de réunion encadrés),

6)      Vous exercerez plusieurs métiers (Etre ingénieur c’est aussi avoir plusieurs vies professionnelles),

7)      Vous allez voyager

8)      Chaque jour, vous apprendrez de nouvelles choses (Un des traits communs à toutes les femmes ingénieures interviewées est celui de la volonté d’apprendre toujours plus. Quel que soit le secteur d’activité, les femmes ingénieures ont cette soif de connaissances qu’elles assouvissent grâce à leur métier), 

     L’association « Elles bougent » sensibilise les jeunes filles aux carrières scientifiques et techniques et donne trois conseils aux étudiantes en ingénierie pour réussir leur entrée dans la vie active et ne pas céder devant tous les clichés véhiculés sur le statut de la femme dans les carrières d’ingénieurs :

1)      Bien négocier son salaire (Les jeunes étudiantes ont parfois des difficultés à valoriser leurs expériences. C’est d’abord sur le Curriculum Vitae qu’elles doivent mettre en avant la diversité de leur parcours en mentionnant toutes les compétences acquises lors des stages, des études à l’international ou d’une année de césure. Puis, elles doivent faire preuve de d’avantage d’audace dans la négociation salariale),

2)      Rejoindre les réseaux féminins des grandes entreprises (Un réseau étoffé et bien construit permet de développer ses opportunités de carrière. L’alliance fait la force ! ),

3)      Faire reconnaître sa valeur ajoutée (Les jeunes femmes qui se retrouvent souvent dans des équipes majoritairement masculines, doivent être capables de « faire savoir » lorsqu’elles réussissent quelque chose d’exemplaire et prouver « leur valeur ajoutée ». Valoriser leurs succès leur permettra de mieux évoluer professionnellement)

Et les hommes que pensent-ils des femmes ingénieures ?

     Les réponses vont à l’encontre des idées reçues : les hommes sont loin d’afficher des positionnements machistes à propos des femmes ingénieures. Ainsi 61% estiment que les femmes manquent dans les écoles d’ingénieurs et souhaiteraient qu’il y ait plus de femmes dans les formations d’ingénieurs. Ils sont encore plus nombreux (66%) à penser que les formations d’ingénieurs sont tout à fait adaptées aux femmes. Afin d’argumenter, les hommes mettent en avant certains atouts féminins qui sont une vraie valeur ajoutée en école d’ingénieurs : l’organisation, la rigueur, la persévérance et l’autonomie.

     Enfin, les hommes sont interrogés sur les branches de l’ingénierie qui seraient plus adaptées aux femmes, la plupart ont répondu la chimie. Une réponse en adéquation avec la réalité, car une femme sur trois se spécialise dans cette branche ! En revanche, pour les hommes l’aéronautique, la physique mécanique, l’électronique, le génie civil ne sont clairement pas des spécialisations faites pour les femmes.

     Nous espérons que les divers contenus proposés ici inciteront de nombreuses jeunes demoiselles attirées par les sciences et la technique à entreprendre de grandes carrières.

(article digischool, femmes-ingenieurs)

     Mesdames, n’hésitez pas à écrire un commentaire sur ce blog, pour nous dire ce que vous en pensez…

Olivier


vendredi 2 septembre 2016

Des robots collaboratifs en chaine de montage


Ford a mis en ligne une vidéo présentant les robots collaboratifs de son usine de Cologne en Allemagne. Le constructeur les utilise pour monter les amortisseurs des Fiesta et étudie d'autres applications plus atypiques comme servir le café ou masser les opérateurs.

Ford tient à faire savoir qu'il prépare l'usine du futur. Dans une courte vidéo réalisée au sein de son usine de Cologne en Allemagne, le constructeur montre comment travaillent ses robots. Ou plutôt ses "cobots", pour robots collaboratifs. (https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=I8nMKH3y_1I )

Les machines d'un mètre de haut, élaborées par le fabricant allemand Kuka, aident les techniciens à monter les amortisseurs des Ford Fiesta. "Plutôt que de manipuler l’amortisseur et l’outil de montage, les techniciens peuvent désormais utiliser le robot pour soulever et placer automatiquement l'amortisseur dans le passage de roue, avant d’appuyer sur un bouton pour terminer l’installation", précise le communiqué.

Le constructeur affirme avoir interrogé 1 000 salariés pour déterminer quelles tâches seraient les plus adaptées au cobot. C’est une très bonne démarche que de demander l’avis des opérateurs sur les opérations qui seraient potentiellement semi-automatisables. C’est au moins déjà les sensibiliser sur ce qui arrivera dans l’atelier et c’est aussi un moyen d’éviter ensuite les « rejets » des opérateurs pour les technologies modernes…

Dans la vidéo, on voit aussi le bras robotique commander un café à la machine et masser un ouvrier. Dans la réalité, ce n'est pas encore le cas. Mais le constructeur songe à d'autres applications pour les cobots, qui pourraient intégrer des tâches plus "sociales" comme servir un café.

Contrairement aux robots classiques, les cobots ne sont pas encagés et travaillent en collaboration avec les ouvriers. Ils sont équipés de capteurs qui détectent la présence humaine. Il suffit d'effleurer le robot pour que celui-ci s'arrête. Les cobots existent depuis quelques années et sont devenus les stars des salons technologiques. Toutefois, leur utilisation est encore limitée car il faut réunir beaucoup de conditions pour prouver aux organismes de certification que leur application ne présente aucun danger pour les opérateurs.


Quand on pense aux « cages » entourant les robots en soudure dans les ateliers de l’industrie automobile, leurs surfaces, leurs coûts, leurs difficultés d’accès, leurs sécurités et leurs propres fiabilités….l’utilisation de pareils robots aux cotés des hommes parait simple et bien ciblée (même si ce n’est pas pour faire le même travail). Nous avons chez Renault de nombreuses « assistances au montage » plus ou moins mécanisées et semi-automatisées, aidant de la même manière les opérateurs pour leur éviter de porter une charge trop lourde, ou pour les aider à bien positionner des pièces (capots, façades avant, planche de bord, sièges….). Nous devons  nous aussi déployer de pareils cobots sur nos chaines et dans nos usines. A l'usine de Flins nous avons déjà en montage des robots collaboratifs qui déchargent les petits containers de pièces des balancelles de portes (photo ci-contre). Les normes, les techniques et les mentalités ont vraiment évolué depuis quelques années pour vaincre beaucoup de résistance et permettre maintenant ce type d’installations.

(Infos tirées d’un article dans « Usines Nouvelle »)

Bonne maintenance à tous.

Olivier