« La 5G va bouleverser la façon de travailler de mon entreprise, nous avons déjà modernisé nos serveurs pour accompagner cette montée en puissance » explique François Asselin, patron d’une PME qui restaure des monuments historiques et des bâtiments anciens. Il explique que grâce au très haut débit mobile, ses intervenants vont désormais pouvoir travailler sur plans directement sur le chantier.
Les PME ne sont pas très nombreuses à avoir anticipé cette technologie pourtant différenciante. « La 5G, c’est la fibre dans sa poche », résume Pierre Jacobs le directeur d’Orange Grand Ouest. La cinquième génération de réseau mobile que les opérateurs ont commencé à déployer fin 2020, est avant tout « un plus gros tuyau » dont le premier avantage est une vitesse multipliée par trois ou cinq, puis dix à terme. L’autre atout est le temps de latence, entre l’émission et la réception d’une information. Là on passera de 30 à 40 millisecondes à une petite milliseconde, autant dire l’instantanéité.
Les usages les plus évidents tiennent à la mobilité. Pierre Jacobs pose le contexte d’un éclatement de l’organisation traditionnelle du travail, la montée de la coopération à distance, l’ubiquité entre le bureau et la résidence…Tout cela, dit-il, sera fluidifié par la transmission accélérée, celle de la vidéo notamment. « La 5G sera déterminante pour les entreprises traitant des données en grands volumes ou de fichiers enrichis pour des transferts vers d’autres services, les clients ou le cloud. On peut imaginer des usages pour les graphistes, les journalistes, les chefs de chantier, les techniciens de maintenance, les auditeurs qualité et toutes les situations de nomadisme. »
Dans la maintenance d’une usine, ou un magasin de plomberie ou d’électricité, le technicien ou l’artisan junior, sur une mission de dépannage, pourra bénéficier, image bien définie à l’appui, de l’assistance d’un réparateur expérimenté à distance. La réalité augmentée ou virtuelle va monter d’un cran en qualité avec des visites réalistes d’un bien immobilier, d’un musée, d’un salon… sans commune mesure avec l’existant. Il en va de même de la formation en ligne, la sécurité des sites… L’instantanéité intéresse aussi les concepteurs de drones et de robots pour remplacer l’homme dans les périlleuses missions d’inspection industrielle : usines, citernes, bâtiments, canalisations… Lacroix Electronics tente l’utilisation de la 5G pour reconfigurer en permanence l’organisation des ilots et des machines qui posent les composants sur les cartes, pour vérifier la qualité de chaque carte et détecter, en temps réel, les erreurs.
Dans le domaine de la santé, Ama fut la première société à tester le haut débit en développant Xpert Eye, une solution logicielle de réalité assistée associée à différents outils vidéo comme des lunettes connectées pour de l’assistance, de l’inspection ou de la formation à distance. Xpert Eye permet aussi d’optimiser la préparation du bloc opératoire. La télémédecine étant très demandeuse de 5G pour la précision des images tout en s’affranchissant de la contrainte filaire en salle d’opération. Xpert Eye se connecte aussi à d’autres outils comme des microscopes, des endoscopes dont les images pourront être émises en temps réel.
Ainsi donc la 5G doit permettre de répondre à l'explosion de notre consommation de data. Selon les opérateurs, elles augmentent de 40% par an. (le réseau 4G sera saturé d'ici un à deux ans). En 2025, en effet, un utilisateur sur 5 consommera 200 Go tous les mois. Voilà donc le premier intérêt de la 5G : éviter la saturation du réseau dans les zones très denses, comme les gares, les aéroports ou encore les stades. N’oublions pas la dernière promesse de la 5G : La densité. L'ultra connectivité permet une plus grande densité d'appareils connectés au km2. Au minimum, la 5G pourra supporter 1 million d'appareils par kilomètre carré, soit une densité de connexion multipliée par 10. Indispensable quand on sait qu'il y aura 50 milliards d'objets connectés en 2025.
Espérons que nos entreprises, nos industries, nos artisans prendront ce tournant technologique avec rapidité, compétence et dynamisme pour améliorer leur compétitivité.
Bonne maintenance
Olivier
(Article lu dans Les Echos)
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