mardi 12 octobre 2021

Quelques utilisations de la 5G en entreprise

   


  « La 5G va bouleverser la façon de travailler de mon entreprise, nous avons déjà modernisé nos serveurs pour accompagner cette montée en puissance » explique François Asselin, patron d’une PME qui restaure des monuments historiques et des bâtiments anciens. Il explique que grâce au très haut débit mobile, ses intervenants vont désormais pouvoir travailler sur plans directement sur le chantier.

     Les PME ne sont pas très nombreuses à avoir anticipé cette technologie pourtant différenciante. « La 5G, c’est la fibre dans sa poche », résume Pierre Jacobs le directeur d’Orange Grand Ouest. La cinquième génération de réseau mobile que les opérateurs ont commencé à déployer fin 2020, est avant tout « un plus gros tuyau » dont le premier avantage est une vitesse multipliée par trois ou cinq, puis dix à terme. L’autre atout est le temps de latence, entre l’émission et la réception d’une information. Là on passera de 30 à 40 millisecondes à une petite milliseconde, autant dire l’instantanéité.

     Les usages les plus évidents tiennent à la mobilité. Pierre Jacobs pose le contexte d’un éclatement de l’organisation traditionnelle du travail, la montée de la coopération à distance, l’ubiquité entre le bureau et la résidence…Tout cela, dit-il, sera fluidifié par la transmission accélérée, celle de la vidéo notamment. « La 5G sera déterminante pour les entreprises traitant des données en grands volumes ou de fichiers enrichis pour des transferts vers d’autres services, les clients ou le cloud. On peut imaginer des usages pour les graphistes, les journalistes, les chefs de chantier, les techniciens de maintenance, les auditeurs qualité et toutes les situations de nomadisme. »

     Dans la maintenance d’une usine, ou un magasin de plomberie ou d’électricité, le technicien ou l’artisan junior, sur une mission de dépannage, pourra bénéficier, image bien définie à l’appui, de l’assistance d’un réparateur expérimenté à distance. La réalité augmentée ou virtuelle va monter d’un cran en qualité avec des visites réalistes d’un bien immobilier, d’un musée, d’un salon… sans commune mesure avec l’existant. Il en va de même de la formation en ligne, la sécurité des sites… L’instantanéité intéresse aussi les concepteurs de drones et de robots pour remplacer l’homme dans les périlleuses missions d’inspection industrielle : usines, citernes, bâtiments, canalisations… Lacroix Electronics tente l’utilisation de la 5G pour reconfigurer en permanence l’organisation des ilots et des machines qui posent les composants sur les cartes, pour vérifier la qualité de chaque carte et détecter, en temps réel, les erreurs.

     Dans le domaine de la santé, Ama fut la première société à tester le haut débit en développant Xpert Eye, une solution logicielle de réalité assistée associée à différents outils vidéo comme des lunettes connectées pour de l’assistance, de l’inspection ou de la formation à distance. Xpert Eye permet aussi d’optimiser la préparation du bloc opératoire. La télémédecine étant très demandeuse de 5G pour la précision des images tout en s’affranchissant de la contrainte filaire en salle d’opération. Xpert Eye se connecte aussi à d’autres outils comme des microscopes, des endoscopes dont les images pourront être émises en temps réel.

   Ainsi donc la 5G doit permettre de répondre à l'explosion de notre consommation de data. Selon les opérateurs, elles augmentent de 40% par an. (le réseau 4G sera saturé d'ici un à deux ans).  En 2025, en effet, un utilisateur sur 5 consommera 200 Go tous les mois. Voilà donc le premier intérêt de la 5G : éviter la saturation du réseau dans les zones très denses, comme les gares, les aéroports ou encore les stades. N’oublions pas la dernière promesse de la 5G : La densité. L'ultra connectivité permet une plus grande densité d'appareils connectés au km2. Au minimum, la 5G pourra supporter 1 million d'appareils par kilomètre carré, soit une densité de connexion multipliée par 10. Indispensable quand on sait qu'il y aura 50 milliards d'objets connectés en 2025.

     Espérons que nos entreprises, nos industries, nos artisans prendront ce tournant technologique avec rapidité, compétence et dynamisme pour améliorer leur compétitivité.

Bonne maintenance

Olivier

(Article lu dans Les Echos)

 

mercredi 1 septembre 2021

Qualité d'un manager maintenance

 

Quelles sont les qualités que nous attendons d’un manager, mais aussi que nous devons avoir, car attendues par celles et ceux qui nous entourent dans notre Entreprise ?

Un bon manager doit :

Susciter la confiance et l’adhésion

S’identifier à l’entreprise et s’y impliquer

Avoir de l’aptitude à travailler en groupe, en équipe

Provoquer le changement

Etre source de proposition

Avoir de la détermination dans l’action

Avoir le sens de la prospective

Avoir un esprit d’analyse et de synthèse

Montrer une capacité de travail

Avoir du courage dans ses opinions

Avoir de l’autonomie

Avoir le sens des responsabilités

Montrer une organisation du travail

Savoir respecter les délais

Avoir des qualités relationnelles

Facilité de contact

Contrôle de soi

Capacité de conviction

Sens des négociations

Sens du profit

Motivation, beaucoup de motivation

Aimer son travail et s’épanouir dans son travail

Définir des objectifs suffisamment précis et quantifiés : SMART ( Spécifiques ( relatif à une personne précise), Mesurables ( évaluables), Acceptés par la personne,  Réalisables ( réalistes), Temporellement définis ( avec une date de fin et des points intermédiaires)) « ce qui n’est pas défini ne peut être mesuré, ce qui n’est pas mesuré ne peut être amélioré… »

Un responsable de maintenance doit avoir des compétences techniques et relationnelles . Lesquelles ?

-posséder de bonnes connaissances de l’environnement de la production, notamment des fonctions support (logistique, maintenance) ainsi que de la règlementation en matière d’hygiène et de sécurité.

-maîtriser les matériels et les process de fonctionnement de la maintenance et êtes autonomes techniquement pour faire fonctionner les machines.

-disposer de réelles aptitudes managériales pour mobiliser votre équipe de techniciens autour de la qualité des interventions, du respect des délais.

-Travaillant tant sur du matériel électronique high-tech que sur des technologies de plus de 25 ans, savoir s'adapter rapidement aux nouvelles technologies.

-Etre attentif et réceptif à une formation continue tout au long de sa carrière permettant ainsi d'entretenir et d'enrichir ses compétences.

-disposer de fortes capacités d’analyse et de synthèse des problèmes d’ordre technique et relationnel.

-maîtriser l'informatique (industrielle et de gestion) notamment la GMAO (gestion de la maintenance assistée par ordinateur).

-faire preuve de rigueur, de sang-froid et de réactivité et avez le goût du travail en équipe. Etre capable de gérer et de résoudre des situations d'urgence et de prendre des décisions rapidement.

(info AFNOR wiki métier)

Il faudrait rajouter à ces compétences l'amour de son métier ( mais comme dans beaucoup d'autres situations professionnelles ) car un responsable de maintenance ne compte pas son temps et sa disponibilité .

Bonne maintenance

Olivier

lundi 17 mai 2021

Comment manager la maintenance d'un atelier?

 

       L’ingénieur de maintenance, doit parmi les nombreuses compétences de son métier, savoir mener des études de fiabilité, maintenabilité et disponibilité. Il doit pousser son personnel à toujours rechercher la performance, la diminution des pannes, l’amélioration des installations… Comment peut-il s’y prendre ? Quelles sont les règles de l’art. ?

- Il faut manager la maintenance :

Le responsable de maintenance doit être source de propositions permanentes d’améliorations de l’outil de production : ne pas se contenter d’attendre la panne, de gérer les crises mais d’anticiper, d’imaginer les cas de pannes et les solutions d’améliorations envisagées pour chacun, les marches dégradées associées.

Il doit alors pousser, manager son personnel dans cet objectif. Trop souvent j’ai vu mon personnel de maintenance « attendre » l’appel de la fabrication ou les alarmes, cantonné « sagement » dans leurs secteurs de maintenance. Il est vrai que pour beaucoup de personnes (de fabrication ou autres services), les voir « glandouiller » dans leur secteur de maintenance, était le signe que les installations tournaient et qu’il n’y avait pas de panne… !!!

- Il faut manager la fiabilité :

Il faut un peu se battre (et développer beaucoup d’énergie) pour insuffler à tout son personnel cet esprit permanent d’anticipation et cette recherche d’améliorations. On le fait assez bien après une grosse panne (et on y est poussé par un nécessaire plan de suppression du risque de retrouver pareille perturbation), mais pour les 80% d’interventions restantes, que fait-on vraiment ? Avons-nous un processus écrit, formalisé (« Qui fait Quoi, Quand ») ? On sait aussi que les AMDEC sont surtout faites à la conception des machines et installations, mais pas assez durant la vie de celles-ci.

Ce travail d’amélioration de la fiabilité est un des rôles du groupe GATM (Groupe d’Assistance Technique Méthodes ) qui aidera les professionnels du terrain . Si le GATM n’existe pas dans l’atelier ou l’entreprise, ce peut être un chef d’équipe ou un responsable de secteur qui pilote un groupe de travail composé de quelques professionnels du secteur (sans oublier d’y faire participer un membre de l’équipe de nuit, si celle-ci existe) . Pas besoin d’effectif important. Ce sont ceux qui interviennent sur les installations qui peuvent avoir les meilleures idées d’améliorations, de modifications…Une analyse approfondie se fera évidemment à partir de paretos et de quantifications des défauts car : « Ce qui n’est pas défini ne peut être mesuré. Ce qui n’est pas mesuré ne peut pas être amélioré »

Les résultats mesurés pourront alors dynamiser l’équipe. Car la fiabilité ne pourra que s’améliorer. Il faudra s’attendre à ce que les derniers pourcentages manquant à la disponibilité des installations, soient durs voire très durs à gagner. Et si les coûts résultants diminuent, c’est gagné et encourageant.

Pas de fatalisme. Ne pas « vivre avec » les mêmes pannes et mêmes interventions qui quelquefois justifient notre fonction . N’avons-nous pas déjà entendu :« C’est un bon moyen de justifier ses besoins en effectif de maintenance que l’on a toujours du mal à quantifier »... «Il ne faut pas scier la branche sur laquelle on est assis : moins de pannes = moins de compagnons »…La mission de l’ingénieur de maintenance est bien de maintenir cette pression d’optimisation, d’apporter des solutions innovantes, pérennes, tout en capitalisant son expérience pour les installations futures .

- Il faut capitaliser :

Parce qu’on n’a pas en général, l’historique de toutes les modifications et améliorations apportées tout au long de la vie d’une machine (genre carnet d’entretien), on ne sait pas très bien capitaliser avec efficacité. Nous ne sommes pas assez méthodiques, mais toujours critiques vers les concepteurs, les fournisseurs des machines. C’est la somme du vécu de chacun (quand encore il est resté dans le même secteur) qui fait trop souvent l’historique de la machine. Et on sait très bien que dans les réunions autour des plans des nouvelles machines à l’ingénierie ou chez les fournisseurs, les professionnels de maintenance qui y participent ne « remontent » trop souvent que les problèmes qu’ils ont vécus . La capitalisation d’expérience doit être rigoureuse, permanente, formalisée, « c’est un trésor à transmettre » … (on en reparlera dans un autre article "comment bien capitaliser"…)

- Conclusion :

Manager la maintenance et la fiabilité est une des fonctions les plus intéressantes pour un ingénieur ou pour un technicien responsable d’un atelier, d’une usine. C’est pour lui une source de combats permanents, d’espoirs et de déceptions, de satisfactions quand on voit « sa » solution proposée et appliquée porter ses fruits, la disponibilité remonter, le « point noir » du Chef des fabrications disparaître (ou s’atténuer), source de dynamisme pour une Equipe qui a fait ensemble un bon boulot, une bonne modif… satisfaction pour tous du travail accompli.

Bonne Maintenance

Olivier

samedi 23 janvier 2021

De la maintenance au relooking des TGV

 


Au technicentre de la Janais de Rennes, les vieilles rames TGV se font désosser

     Parmi les 1 400 suppressions de postes du dernier plan social, PSA avait proposé 80 solutions de reclassement, à la SNCF. Ces techniciens reclassés ont déjà pris leur poste dans le vaste hangar de 10 000 m2, 250 m de long, sur le site même de PSA, réaménagé depuis 2014 pour accueillir, non plus des Citroën ou des Peugeot, mais des rames du TGV Atantique, en fin de vie qui vont y être démantelées.

    Ils passent de la voiture au train, sans changer de lieu de travail, ni même d'horaires... « Du 2x8 pour commencer, puis en 3x8 quand l'atelier tournera à plein régime. » Il y a bien sûr quelques nouveaux collègues. « La casquette orange, ce sont des gars de la SNCF, nous on a la casquette bleue » expliquent ces ex-employés de l'automobile. « Une Peugeot 508, c'est 4,80 m de long et 1 410 kg. Une rame de TGV, c'est 237 m de long pour 450 tonnes. Pour le reste, le travail que l'on vous demande exige le même souci du détail. » explique le Directeur du Technicentre.

     Les 80 anciens PSA, personnel détaché, mais qui restent salariés du constructeur, sont mis à disposition de la SNCF pendant trois ou cinq ans. À l'issue, ils sont censés réintégrer PSA. Ils ont été formés, pour certains, au technicentre SNCF de Bischeim (Alsace). Leur nouveau travail consiste à « restyler » l'intérieur des rames TGV : changer la moquette, déposer et poser des sièges (485 par TGV). Tout le matériel de bord, comme les sièges, les housses ou les pièces électroniques est enlevé avant d’être recyclé. « On récupère tout ce qui est récupérable, 92 % d’une rame TGV est recyclé en interne », La durée de cette opération est d’un mois environ par rame.

     Le TGV Atlantique 389 a pris sa retraite après trente ans de bons et loyaux services. « Il a douze millions de kilomètres au compteur et a transporté 14 millions de voyageurs durant sa carrière », indique fièrement David Lefebvre, superviseur opérationnel de la SNCF. Une fois désossé et délesté de tout son matériel, le TGV Atlantique 389 quittera à la fin du mois la Bretagne pour emprunter une dernière fois les rails. Direction le cimetière, à savoir les technicentres d’Hellemmes près de Lille ou de Bischeim près de Strasbourg où le train sera entièrement démantelé.


Un relooking complet pour les rames vieillissantes

     Le technicentre de Rennes, l’un des dix sites de la SNCF où est réalisée la maintenance industrielle, ne se contente pas de décarcasser les vieux TGV. En fonction du carnet de commandes, les ouvriers peuvent aussi moderniser des rames un peu vieillissantes pour leur redonner une seconde vie. En 4 ans,  53 rames du TGV Atlantique ont ainsi eu le droit à un relooking complet. « On a changé tous les sièges et les moquettes, installé des prises électriques, remplacé les distributeurs de boissons par un espace bagagerie ». La durée de vie d'une rame est d'environ 30 à 40 ans. « À la demande de notre client SNCF Voyages, nous allons restyler cinquante rames, à raison de 5 000 heures de travail par rame. »

     Depuis, le technicentre de Rennes a également installé du wifi à bord de nombreux trains et procédé au pelliculage de plusieurs dizaines de rames. « L’objectif est que les trains ressortent comme neufs de chez nous », indique la directrice du site, qui emploie 380 salariés ainsi que des dizaines d’intérimaires quand l’activité monte en charge. C’est aussi sur le site rennais de la SNCF que sont testés et réparés les freins de tous les trains en circulation sur le réseau ferroviaire. Un site stratégique donc pour assurer la sécurité des voyages. Et apporter aussi tout le confort moderne aux voyageurs.

     N'est-ce pas là un bel exemple de reconversion d’un personnel excédentaire, sur le même site de travail, avec les mêmes conditions de salaire, sans problèmes douloureux et traumatisants de changement d’entreprise, de lieu d’habitation, de chômage temporaire. Bonne entente également entre deux grandes entreprises, « donnant-donnant ». Exceptionnel ?

Bonne Maintenance

Olivier